Les environnementalistes dénoncent maintenant l'exploitation
à grande échelle des ressources naturelles provoquée par le développement
massif des technologies pour s'enrichir. D'après le Programme des Nations unies
pour l'environnement (PNUE), le monde entre dans une ère où la dépendance à la
technologie fait en sorte que cette même technologie, responsable des nuisances
à la terre, demeure la seule solution pour sauver la planète. Personne n'ose
questionner cette affirmation de ce fameux programme. Mais si le PNUE avait
tout faux sur cette question? À bien y penser, cette simple théorie est tout à
fait illogique puisque pour fabriquer cette glorieuse technologie, les
fabricants nécessiteront des ressources naturelles, que l'on cherche justement
à protéger. N'est-ce pas la définition même d'un cercle vicieux?
À considérer la spiritualité des Premières Nations de ce
monde, qui façonnent un langage si près de la nature que les langues modernes
ne peuvent traduire, et qui entretiennent une relation si près de la vénération
de Mère Nature qui leur vaut la qualification de sauvage, l'Homme blanc a-t-il
oublié de mesurer ses besoins auxquels seule la terre peut répondre? Un
professeur en développement international à l'Université d'Ottawa, Étienne
Hainzelin, soulignait que l'une des industries les plus importantes au monde,
c'est-à-dire le chocolat, ne nécessitait aucune technologie réelle pour
permettre à la fève de cacao de devenir ces fameux tablettes chocolatées vendus
dans les grands commerces. En effet, le cacaotier n'a en aucun cas besoin de
chimique pour pousser. Pour préserver la qualité de la fève, la culture demeure
paysanne. La machinerie ne permet pas d'exploiter cette ressource à grande
échelle. Depuis des centaines de générations, la culture de la fève de cacao
s'opère sous la même forme traditionnelle.
Certaines exploitations de ressources limitent encore
l'utilisation par soucis de qualité de la technologie malgré la dépendance de
cette ère aux avancées technologiques. Par contre, la société moderne
entretient un souci perçant pour la rapidité. La technologie permet d'accentuer
cette rapidité de production, de vente et de consommation. Si l'exploitation de
l'environnement par la technologie est réellement un problème, ne serait-ce pas
la nécessité pour la rapidité le problème fondamentale de la destruction de
l'environnement?
Les éditoriaux le répètent à tort et à travers que la
société moderne consomme trop, et surtout mal. Dans une société jetable,
comment revenir à cette conception de l'environnement que les Premières Nations
tentent désespérément de nous partager? De plus, est-ce réellement la voix à
emprunter comme solution miracle?
La publicité entourant la technologie entretient une image
où il est possible de préserver cette dépendance et tout de même être «vert».
«Être vert» prend un sens totalement différent lorsqu’Elizabeth May, chef du
Parti vert du Canada, confirme que la société est allée trop loin déjà et que
le chemin du retour vers l'harmonie entre l'Homme et la nature sera périlleux.
Donc, «être vert» ne consiste plus à surveiller sa consommation et être
responsable, mais plutôt à compenser pour les générations antérieures. La
technologie a-t-elle un rôle à jouer dans cette prise de conscience? La
technologie des communications a certainement un rôle primordial pour informer
la population de la responsabilité de la société envers l'exploitation de la
terre.
Sarah Lanthier
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